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     "De l'arbre au canoë"

        1° prix Benjamin Becker 

    propos recueillis par Ronan Rousseau

         Qu'est-ce qui vous intéressait dans l'histoire de "l'arbre au canoë" ?

      A l'origine, c'était une commande du parc naturel du Haut-Jura sur les artisans de la région. Je suis parti du principe que toutes les images n'étaient pas forcement intéressantes photographiquement parlant, mais la série entière permet de comprendre le sujet qui me semble assez logique et très simple : partir d'un arbre pour arriver au canoë. Je trouve cela très actuel du point de vue des problématiques de déplacement et de consommation d'énergie. Ici, toutes les étapes de la construction du canoë se font dans un périmètre très restreint. Tout se fait très simplement, sans que le bois vienne de Norvège ou des pays de l'Est. C'est un sujet dont on parle beaucoup dans le Jura en ce moment. La plupart des maisons se font en bois et celui du Jura coûte malheureusement très cher. Donc, les constructeurs jurassiens importent leur bois d'autres pays. Je trouvais intéressant de prendre le contre-pied et de montrer qu'il y a des gens qui fonctionnement autrement.

                 Parlez-nous de Vincent Bouveret, qui a construit le canoë.

     Vincent est ébéniste. Il possède un atelier, Latitude Bois, situé à Saint Laurent-en-Grandvaux. Il travail avec des bûcherons pour choisir les arbres à l'automne, quand la sève descend, et il n'utilise que des épicéas pour construire ses canoës. Il lui faut jusqu'au printemps pour les terminer. En vivra-t-il un jour, comme il le souhaiterait ? Je ne sais pas, mais c'est bien de savoir que des personnes comme lui s'échinent à faire de belles choses, jolies et sensées. C'est aussi quelqu'un de passionné par la mer. Il  a déjà travaillé sur des chantiers navals. Naviguer avec lui à 6 heures du matin sur le lac de l'Abbaye, dans une ambiante folle, restera un très bon moment.